Actualités

Vente aux enchères d’un tableau érotique de Nicolas Poussin

L’oeuvre Vénus épiée par deux satyres aux enchères chez Ader

La mise en vente de cette toile érotique illustre la vitalité du marché de l’art ancien et démontre l’attrait pour les œuvres audacieuses d’un peintre considéré comme l’une des figures majeures du classicisme français.

Venus épiée par deux satyres - Nicolas Poussin
Venus épiée par deux satyres – 70×95,5 cm – Nicolas Poussin

Extrait du communiqué de presse de la vente

« Le 26 novembre 2024, la maison Ader mettra en vente à l’Hôtel Drouot, un tableau de jeunesse de Nicolas Poussin, Vénus épiée par deux satyres. Estimée entre 800 000 et 1 000 000 €, cette grande toile diffère totalement, par son sujet érotique, des oeuvres plus classiques attendues chez Nicolas Poussin.

Cette oeuvre, publiée par l’historien Tancred Borenius en 1933, a notamment fait partie de la collection de Paul Jamot, conservateur en chef du musée du Louvre et spécialiste de Poussin, jusqu’à sa vente en 1943.

Conservée depuis dans des collections particulières, cette Vénus épiée par deux satyres n’était plus connue que par une photographie en noir et blanc. Après avoir été refusée dans les années 1960, elle est définitivement intégrée dans le corpus de jeunesse de Nicolas Poussin, en 2017, parmi de nombreuses toiles de sujet similaire des années 1625-1627.

Cette redécouverte a culminé dans l’exposition du musée des Beaux Arts de Lyon l’an dernier, « Poussin et l’Amour », dans laquelle ce tableau figurait en bonne place entre les Vénus, toutes deux aussi érotiques, du Kunsthaus de Zurich et de la National Gallery de Londres. Les trois tableaux, très proches, datent de ces années 1625-1626. Ce tableau sera inclus au catalogue raisonné à paraître sur Poussin, par Pierre Rosenberg.

À partir du XVIIIème siècle, la dimension érotique et la violence sous-jacente dans cette scène de voyeurisme étaient trop aveuglantes pour qu’on attribue cette toile à Nicolas Poussin. L’évolution du regard sur l’oeuvre de Poussin, la remise en question des historiens de l’art, ont conduit à replacer cette oeuvre à sa juste place, faisant de cette Vénus un jalon essentiel entre l’érotisme vénitien du XVIe siècle et la renaissance de l’érotisme dans la peinture française au XVIIIe siècle. »

Lire le communiqué de presse de la maison de ventes Ader :

Venus épiée par deux satyres - Nicolas Poussin - communiqué de presse

Une mise aux enchères historique à l’Hôtel Drouot

Le 26 novembre 2024, la maison de vente Ader crée l’événement à l’Hôtel Drouot en proposant une rare œuvre érotique de Nicolas Poussin, intitulée Vénus épiée par deux satyres. Cette vacation suscite une vive curiosité chez les collectionneurs et les amateurs d’art, tant par la réputation de la maison Ader que par la nature inédite de ce tableau de jeunesse. Estimée entre 800 000 et 1 000 000 EUR, la toile tient en haleine le marché des ventes aux enchères, toujours en quête de pièces rares et prestigieuses.

L’attribution à Nicolas Poussin : un éclairage inédit sur le peintre français

Bien que Nicolas Poussin (1594-1665) soit davantage connu pour ses compositions classiques et ses scènes religieuses ou historiques, cette œuvre révèle un pan moins attendu de sa production. Vénus épiée par deux satyres met en scène la déesse de l’Amour, surprise au bain, sous le regard intrigant de deux satyres. Pour les historiens de l’art, cette attribution apporte un nouveau regard sur la période de formation du peintre, marquée par une influence baroque et un attrait pour l’Antiquité qui transparaît dans la représentation sensuelle des corps.

Les enjeux d’une découverte érotique dans l’œuvre de Poussin

La rareté d’un tableau érotique signé de la main de Poussin soulève des interrogations autant sur le plan historique que financier. D’un côté, les spécialistes se passionnent pour l’étude des techniques picturales, l’analyse de la composition et la datation de cette toile, tandis que de l’autre, les marchands d’art et les collectionneurs y voient l’opportunité d’acquérir une pièce unique, susceptible de faire grimper la cote de Nicolas Poussin. L’estimation initiale, comprise entre 800 000 et 1 000 000 €, souligne l’importance de cette découverte dans le marché de l’art ancien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *