Alain Mérot, Éditions Gallimard, 2009
Comment le paysage appelé « classique » encore aujourd’hui s’est-il constitué ? Quels furent le développement et le déclin de cette forme idéale dans la culture de l’Europe occidentale à l’époque moderne ? D’abord considéré comme mineur et décoratif, il conquit, en se nourrissant d’une étude attentive de la nature, son autonomie et sa dignité, de la Renaissance au XVIIIe siècle. Au point culminant de cette évolution, les oeuvres de Poussin et de Claude Lorrain, par leur suprême maîtrise, se détachent d’une vaste production qui rivalise avec la peinture d’histoire.
Cet art de la délectation, voire de la méditation, qui prend appui sur différents « discours » dans la tradition de la Renaissance renouvelée par la Contre-Réforme, s’est imposé en liaison avec la culture du temps et en réponse aux attentes d’un public lettré. Sorte de témoin d’un monde disparu, solidaire d’un certain rapport de l’homme à la nature, le paysage est à replacer dans le système des arts d’une époque donnée. Alain Mérot, déjà l’auteur, entre autres, d’une histoire de La peinture française au XVIIe siècle, s’attache ainsi à restituer sa singularité et à mieux comprendre sa persistante autorité.